Égratures

5 avril 2015

concours

Publié par poulopot dans albums jeunesse

Oh mon Dieu, les toiles d’araignées!

Figurez-vous que ce blog dort depuis deux ans! Et oui déjà.

Entre temps, trois livres jeunesses sont sortis.

D’abord, en septembre 2014: L’abécédaire d’Agatha chez Lire c’est partir avec Déborah Mocellin aux illustrations,  commandable en ligne sur leur site.

Puis, Popy la tornade avec Joelle Dreidemy, en janvier (le 7, il est des dates que l’on oublie pas…) un roman Pépix chez Sarbacane, qui semble bien se porter pour un petit joufflu de 3 mois.

Et enfin, l’album J’aime PAS la danse que je partage avec Gwenaëlle Doumont chez Talents hauts est sorti  tout fraichement !

Je vous propose donc par ici d’en gagner un en me laissant un commentaire ci-dessous. J’aimerais savoir quelle est l’activité que vous n’avez jamais essayée mais que vous rêveriez secrètement de faire…

rendez- vous dimanche prochain pour le tirage au sort!

j'aime pas la danse

14 avril 2013

Ma déclaration

Publié par poulopot dans Textes de printemps

 

Voilà, ça y est !

La première pièce de théâtre que j’ai écrite avec mes petits doigts sur mon petit clavier va se jouer.

J’ai dit non tellement longtemps, que j’ai du mal à réaliser. Depuis des années mes proches me disaient souvent, mais monte ton projet ! Mais moi non, je ne voulais pas, d’abord parce que je me trouvais bien au service des projets des autres. J’étais bien à côté, celle qui éponge le front, celle qui rassure quand elle peut, celle qui accompagne, celle qui encourage, mais pas l’instigatrice.

Et puis pour écrire un projet, il faut avoir quelque chose à dire, à défendre, une idée à soi, une envie impérieuse, que je me disais. Et moi, je n’en avais pas.

Ce qui est rigolo aussi c’est que ça ne s’est pas passé comme je l’imaginais. Je ne me suis pas levée un matin, mue par une inspiration soudaine, un élan vers mon clavier qui m’aurait dicté la pièce de mes rêves.

Ça c’est presque fait sans moi, d’abord, un bout de texte pour mes élèves du collège, puis  un stage d’écriture théâtral qui me conforte dans l’idée que c’est un genre que j’aime. Me prend alors une envie quelque quatre ans plus tard de reprendre ce bout de texte pour en faire autre chose, mes copains de stage avec qui l’on se réunit depuis, me disent que cette chose-là me ressemble, qu’il y a là une matière intéressante. Alors je réunis une équipe, on le lit, on le relit, on le tripatouille, mais un malaise me prend, la chose n’est pas aboutie, j’en suis certaine, mais je ne vois pas où est le problème. Alors je cherche, je demande encore et toujours conseils et le texte se transforme pour prendre une forme de conférence louftingue, une forme qui me plait, enfin !

Je sais, rien de bien original dans ce que je dis là, juste un processus normal d’écriture, mais quand même, quel chemin !

Du coup, ce matin, je repense à tous ceux qui m’ont lue, aidée, soutenue et franchement ça me tourneboule un peu.

Alors, pêle-mêle, je voudrais dire merci à Claire Le Goff, Martial Imbault, Dominique Monteau, Yannis Chauviré, Gérard, Sonia Goldie, Camille Philibert, Gérard de Plan, Valérie Maryane, Marie Zimmer, Cécile Alix, Caroline Heudiard, Thanh Portal, Nicole Richard, Mathilde Rouyer, Vincent Monade, Marcel Benabou, Olivier Salon.

Et puis merci aussi à cette chouette équipe qui m’a dit oui : Philippe Kieffer, Mélanie Vaugeois, Delphine Raoult, Carole Rivière, Yohann Chupin et Dominique Pompougnac.

Et puis Hervé Garcia pour sa très chouette vidéo !

 

Voilà, Show Langue, c’est dans un mois, y a plus qu’à…

En attendant, si vous souhaitez soutenir ce projet, il est en ligne sur Ulule.

 

 

 

 

 

Show Langue – Ulule

 

 

 

Show Langue

 

 

 

 

9 novembre 2012

Portrait d’un instant

Publié par poulopot dans Textes d'automne

 

Jeudi 8 novembre, métro hôtel de ville, 18h.

J’ai vu ton regard tout de suite, happé, figé. Dans ton petit manteau beige, muette et immobile au milieu d’un couloir de métro rongé par une foule pressée, tu avais le regard d’une enfant qui vient de découvrir que le père noël n’existe pas. Un peu de ton enfance vient de disparaître. Ta mère t’a pris la main pour t’emmener, t’arracher à ta contemplation. Tu as résisté quelques instants, aimantée. Et puis le couloir vous a avalées et tu as disparu.

Je sais que sans toi, je n’aurais pas vu cette vieille dame aux cheveux gris lissés dans un chignon, assise sur un carton, le bras tendu.

Portrait d'un instant dans Textes d'automne metro-de-michel-benard-300x225

Crédit: Michel Bénard

19 octobre 2012

Et si on disait?

Publié par poulopot dans Textes d'automne

Me revoici, me revoilà!

Je poursuis mes projets, un pied au théâtre, un autre dans les albums jeunesse.

Voici donc, un des projets à moi que j’ai et que je partage avec Emilia Conesa, que vous pouvez retrouver là :

http://www.flickr.com/photos/43147335@N03

C’est doux, c’est tendre…

 

Extraits

 

Maman ! Maman !

Et si on disait que moi, j’étais le petit chaperon rouge et que toi tu étais le loup?

On irait ensemble voir mémé.

Elle et moi on mangerait des petits sablés,

de la glace à la mangue

des bonbons qui chatouillent la langue.

Et toi, tu mangerais les cailloux !

 

Maman ! Maman !

Et si on disait que moi, j’étais ta fille géante et que toi tu étais maman géante ?

Mais on serait des gentilles géantes !

On jouerait à saute-immeuble

on se gratterait le dos avec des palmiers,

on pousserait les nuages du bout du nez

et je me ferais un lit au milieu des moutons!

 

Maman ! Maman !

Et si on disait que moi, j’étais un petit lutin et que toi tu étais maman lutin ?

On deviendrait toute minuscule

On se glisserait dans les maisons

On changerait l’heure de la pendule

On ferait du rodéo dans les cheveux

On embêterait les amoureux !

 

et avec la douceur des pastels d’Émilia ça donne ça

Et si on disait?  dans Textes d'automne illustration-emilia-1-300x218

Maman ! Maman !

Et si on disait que j’étais un petit ogre et que toi tu étais maman ogresse ?

illustration-emilia-2-300x218 dans Textes d'automne

On mangerait un petit enfant bien tendre pour le quatre-heures,

avec des petits oignons au beurre !

 

 

 

 

8 juin 2012

Atelier d’écriture

Publié par poulopot dans Textes de printemps

 

Voilà quelques années que j’anime des ateliers d’écriture dans des écoles primaires.

Cette année, j’ai travaillé avec des CE2. C’est parfois compliqué, je change souvent mon fusil d’épaule,  je transforme mes propositions, j’essaye de les réconcilier avec une langue qui semble parfois leur être presque étrangère. Difficile de les relire, difficile pour eux d’oser décoller vraiment, de lâcher leur quotidien et de s’emparer des mots. Difficile aussi de garder leur attention, de susciter leur intérêt. Alors je cherche…

Et cette année, j’ai eu l’idée de me servir des contraintes oulipiennes.

J’ai commencé par les sardinosaures (mélanger deux animaux pour n’en faire qu’un mais je leur ai proposé une version simplifiée)

 

Et voici le résultat :

 

Le guéparisien rend visite à la tour Eiffel et la tour Eiffel le salue.

La giraffamée n’as pas pu manger jusqu’à l’âge de 13 ans.

Le tigrec mange des grecs.

Le tigrenadine mange des hommes aux cheveux rouges parce qu’il croit qu’ils ont le goût de grenadine.

Le kangouroulade fait de la gym le week-end !

Le tigrenier mange du matin au soir des araignées.

La giraffiche s’affiche !

La grenouille-York mange des insectes, rote et fait oulala !

Le chameauqueur, personne ne l’aime, mais il s’en moque !

Le tigrenouille est ami avec une sardine et une ratatouille !

L’éléphantome est très rare, il se cache dans les montagnes de Chine.

La limasquée est rusée et sournoise et personne ne la voit.

Le guéparapluie boit de la pluie.

 

Atelier d'écriture dans Textes de printemps chat-Giacometti--300x156

le chat de Giacometti chat vire nos cœurs chat grain…

 

 

 

14 avril 2012

La flippe du clique

Publié par poulopot dans Textes de printemps

 

D’abord j’écris, ça me vient par bouffées, par pulsions. J’aime souvent mon premier jet, je le trouve frais, plaisant et puis je m’y habitue et je ne l’aime plus. Alors, je le reprends, le tripatouille, le remodèle, il change de forme, ressemble à rien puis renaît autrement, se prend des bosses, des râteaux. Je le secoue comme un prunier, l’abandonne sur un coin de table, le gratouille du bout du clavier, peu à peu il me sourit. Je l’ai vu grandir, je lui ai mouché le nez, j’ai veillé tard quand il avait le feuillet en berne, je crois connaître ses défauts par cœur et je le re-aime.

Vient alors le jour où, fière comme un Proust, je décide d’envoyer, à des premiers lecteurs triés sur le volet, le chef d’œuvre. Je lui arrange sa mise en page, je vérifie sa police, je rouvre le dossier toutes les trente secondes.

Et je clique.

Et là, le vertige. Personne ne prendra soin de ce poussin-là comme moi ! On va le parcourir du regard, buter sur un mot, dégringoler en bas de la page. Il n’y a plus mes yeux pour le couver, d’un coup il a froid, il a l’air tout nu dans son Times New Roman glacé. Et puis, je ne suis plus là pour expliquer une tournure, justifier une fantaisie. Sans moi, je le sens, il ne marche plus. Inquiète, je guette son retour et la formule lapidaire qui viendra me parler de lui. Alors, je me précipite pour recueillir le moineau blessé puis je le range au chaud dans le dossier « égratures » où plein de copains comme lui attendent, attendent de grandir et que maman mère poule leur lâche la grappe.

Non vraiment, je n’aime pas le cri du clique le soir au moment de l’envoi.

La flippe du clique dans Textes de printemps breton-par-Victor-Brauner1-241x300

André Breton vu par Victor Brauner. Le regard vague, la bouche qui se tord, c’est clair cet homme vient de cliquer.

 

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Blaise Cendrars vu par Modigliani. La bouche en cul de poule, il louche vers son écran, Cendrars s’apprête à cliquer.

 

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Paul Eluard vu par Dali. Alors qu’il cliquait Eluard s’est autodétruit, reste son regard perplexe suite à la violence du choc.

 

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Charles Dickens vu par Daniel Maclise. De loin, Dickens observe son ordinateur, une main caresse  son carnet qui jamais ne l’a trahi. Alors, cliquera ou cliquera pas?

 

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Huysmans vu par Jean-Louis Forain. L’œil incrédule, Huysmans, lit la réponse d’un éditeur. L’aurait pas dû cliquer.

 

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Joyce vu par J.E. Blanche. You’r talking to me? I never clique again!

 

proust-par-Jacques-Emile-Blanche-246x300

Proust vu par J. E. Blanche. Proust fier comme un Proust. Il clique avec élégance, rien ne rebique.

 

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Zola vu par Manet. Zola accuse le clique d’être responsable de la sécheresse des relations humaines. Il refuse de cliquer.

10 mars 2012

Rose jambon

Publié par poulopot dans Textes d'hivers

Alors dans la série je vous mets un extrait de ce que je fais, voici  donc un extrait de Rose jambon.

 

C’est l’histoire de la petite Salsifis à qui il arrive une aventure affreuse car en se regardant dans sa glace elle voit, comble de malheur, que sa langue est devenue Rose jambon alors que cette enfant n’est que légume, apparemment.

Rose jambon est un texte qui se nourrit d’un maximum d’expressions françaises qui tournent autour de la nourriture. Ce texte est agrémenté, en prime, d’un lexique qui explique la signification et l’origine de toutes ces expressions. 

Et si tout se passe comme prévu c’est ce monsieur et qui va lui faire sa trombine à la petiote. ça va être chouette, isn’it? 

 

Rose jambon

 

Salsifis était une petite fille exquise.

Elle avait un petit nez en patate tout à fait charmant sur lequel trônait un pimpant poireau qu’elle tressait les jours de grandes cérémonies, de magnifiques oreilles en feuilles de choux et de longs cheveux carotte qui flottaient dans le vent.

Et hiver comme été, elle portait un teint de navet des plus parfait.

Maman lui disait souvent : « Mais, t’as poussé comme un champignon, mon chicon, t’es une vraie asperge maintenant ! »

Et Salsifis, toute fière, tournicotait ses grandes boucles.

Mais un jour, alors qu’elle tirait sa langue devant la glace, elle vit, comble de l’horreur, une langue…. rose jambon !

 

Elle se précipita dans le verger de Maman.

Maman, haute comme trois pommes, avait un teint de pêche, une bouche cerise, des yeux en amande vert amande et de jolies oreilles groseille.

Elle ne quittait jamais son chapeau-melon et son air un peu poire…

« Maman, s’écria Salsifis rouge comme une tomate, c’est la fin des haricots ! Regarde, j’ai une langue rose jambon ! » et elle tendit sa langue si fort, qu’elle la cogna dans son poireau.

« Qu’est-ce que c’est que ces salades, mon chicon ? Une langue rose jambon, quelle idée ! »

«  Montre-moi ta langue maman s’il te plaît ! » pleurnicha Salsifis, qui en avait gros sur la patate.

Et Maman tira la langue.

Une magnifique fraise rouge et charnue sortit de sa bouche cerise. Salsifis en avait les jambes en compote.

«  Ça, c’est pas de la langue à la noix ! » s’exclama t-elle .

Sur ces entrefaites, Papa, qui travaillait dans son bureau à l’invention du fil à couper le beurre, descendit voir d’où venait tout ce raffut.

Papa était une tête de lard un poil soupe au lait, mais qui pouvait à ses heures, être une vraie crème. Il avait des yeux de merlan frit, une bouche en cul-de-poule et de longs cheveux poivre et sel. Il portait aussi une petite brioche car il vivait comme un coq en pâte, bichonné par la prunelle de ses yeux, sa femme, belle à croquer, avec qui il avait eu, il y a cinq ans déjà, la petite Salsifis, née entre la poire et le fromage, il faut bien le dire !

 

27 janvier 2012

Ah Ben Ca !

Publié par poulopot dans Textes d'hivers

 

Alors voilà, suite à une réunion avec moi même des plus intéressantes, nous en sommes venues à prendre la décision suivante. Certes, la dénommé Poulo pète plus haut que son pot et  se figure pouvoir être un jour éditée, au demeurant, rien ne l’empêche de mettre des extraits de sa production. Voilà ce qui a été décidé en ce jour fringant de la fin janvier 2012.

Voici donc un extrait de Ah Ben Ca destiné aux enfants qui se tournent vers la lecture, genre 6/7 ans donc.

 

A

 

Agatha avait une marâtre acariâtre, la laide Anastasia qui n’aimait pas papa.

 

B

 

« Bouh pas belle ! » babillait la bambine en buvant son biberon.

 

C

 

« Les chiens ne créent pas des chats ! » chuchotait dans sa moustache la cruelle concubine !

 

D

 

Cependant le daron, un drôle de dodu dadais, n’entendait rien du dédain de la diablesse.

 

E

 

Elle s’énervait, il tempérait. Elle tempêtait, il s’éprenait !

 

F

 

Le fada lui fit, neuf froidures plus tard, de fait, un enfant, une fifille magnifique qui sifflait comme un fifre.

 

G

 

Agatha était gaga de la frangine rigolote qui gigotait des genoux et goûtait le gratin-gigot.

 

H

 

« Haaaa ! » hurlait la harpie hystérique « Je hais l’hypothèse qu’elles s’entichent !» et de hargne, elle chopa un herpès.

 

I

 

Irritée et humiliée par cette amitié inouïe, la vilaine tirlipota  sa matière grise afin de cueillir l’idée qui scierait en miette cette horrifiante sympathie !

 

J….

20 décembre 2011

Que faire de nous?

Publié par poulopot dans Textes d'automne

Très cher blog, 

Je te le dis franchement, nous avons un soucis, léger je te l’accorde, mais soucis tout de même. Quand tu es né je te trouvais très beau, très nouveau, tu étais fringant et surtout je savais exactement pourquoi je t’avais mis au monde: pour m’aider à écrire. Et là je te le donne en mille, mon poussin, ça a marché! J’écris beaucoup, presque tous les jours, un coup une oeuvre théâtrale majeure à en faire baver Beckett, un coup des textes pour minus que j’espère confier à des illustrateurs que j’aime .

Mais voilà, figure toi qu’il me prend des envies de grandeur ; j’espère, je songe, je rêve, j’imagine être éditée! Du coup, exit les textes tout chauds sortis de mon cerveau que je te confiais la bouche en coeur et le clavier fébrile.

Alors que faire de toi? Que faire de nous? Que t’écrire? Mon journal intime? Mes recettes de cuisine? Mes listes de courses? je ne sais plus… En attendant, je n’aime pas te voir tout nu, avec un vieux message d’automne qui sent la feuille fanée. Je réfléchis et je t’en reparle….

Bien à toi,

Poulo

Que faire de nous? dans Textes d'automne gal_2075-300x208

Miro

28 novembre 2011

Mona dans la lune

Publié par poulopot dans Textes d'automne

Voilà, les projets sont mis en ligne sur tandem jeunesse, allez donc y faire un tour il y a plein de belles choses!

http://www.tandem-jeunesse.fr/

Et nous avec Anna, on a fait ça:

 

Mona dans la lune

 

Mona est née comme ça.

Avec trois pois.

Juste trois pois, là,

au bout de son nez.

 

Mona jongle avec ses rêves.

Mona frôle le vertige.

Mona se contorsionne.

 

Mona joue du cerceau

du chapeau

du diabolo

du lasso.

 

Tous les soirs, elle fait son numéro.

 

Jusqu’au jour, où prise par son élan…

De son trapèze

elle ne revint pas !

 

Elle avait atterri sur la lune,

qu’elle commença aussitôt à aménager.

 

Là, un tapis persan.

Ici, un lit kangourou.

À côté, une table gigogne

et une chaise à bascule.

 

Et elle attendit …

Que quelque chose arrive

Rebondisse

S’évanouisse

S’agite.

 

Mais rien ne se passa.

 

Mona vivait sur sa lune et le temps s’était arrêté.

 

En bas, les gens gigotaient.

Il y en avait de toutes les couleurs.

Des pressés qui voulaient bousculer le temps

des contents quoi qu’il arrive

des perdus dans les champs

des petits pas trottinants.

 

Mona sur sa lune étirait le temps.

 

Les pas contents pressés

les perdus trottinants

les petits pas bousculés,

un jour de pleine lune

levèrent le nez

et virent Mona accoudée.

 

Mona jouait avec le vent.

 

Les petits pas perdus

les pas pressés bousculés

les contents trottinants

tous les gens sur le monde

l’observaient.

 

 « Mais enfin, descendez de là ! »

cria un monsieur très bien.

 

 Mona  jonglait avec ses pois.

 

Sur terre,

on s’interrogea

se concerta

s’embrouilla.

 

Les pompiers et leur grande échelle firent une tentative.

Un pilote osa une envolée.

Il y eut même un trampoliniste qui lui frôla les pieds

mais rien n’y faisait.

 

Mona était bel et bien coincée sur sa lune.

 

Le monsieur très bien lança :

« Mais enfin si elle a pu y monter, elle doit bien pouvoir en descendre ! »

« Pensez donc, ces gens-là peuvent jamais faire comme tout le monde ! »

répondit une femme rugueuse comme une barbe de papa.

 

Mona, elle, regardait le ciel.

Il y avait à l’horizon

une étoile dorée

toute hérissée.

 

Alors Mona choisit un de ses pois

le dévida comme une grosse pelote,

puis elle lança un bout vers l’étoile

et accrocha l’autre sur la lune.

 

Et ainsi commença la traversée.

 

Debout et tranquille

Mona glissait sur son fil.

 

Les petits pas contents

les bousculés trottinants

les perdus dans le temps

les effarés pressés,

tous les gens d’en bas

restèrent suspendus

puis la perdirent de vue.

 

De lune en étoiles

et d’étoiles en nuages

Mona voyagea.

 

On dit même qu’un jour

elle rencontra un mouton

qui cherchait un petit prince.

 

Les bousculés perdus

les petits effarés

les trottinants pressés

tous les gens de la terre

l’oublièrent.

 

Mais resta-là

un trapèze de bois

qui les soirs de lune

chuchote dans le vent.

 

 

et en image ça donne ça:

monapage1.jpgmonapage2.jpgmonapage4.jpg

 

 

 

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